Assurance vie pour les malades du sida
Les Afriques
Depuis quelques mois, le secteur de l’assurance-vie en Afrique du Sud se détend à l’endroit des malades du sida. Dans un mouvement qualifié de victoire par les associations de soutien aux malades, les compagnies d’assurance ont accepté de lever, en avril dernier, les restrictions portant sur les contrats vie de leurs clients devenus séropositifs. Désormais, souligne The Life Offices’Association of South Africa (LOA), qui regroupe 95% des intervenants du secteur, il ne sera plus possible de s’opposer au versement du capital décès, au prétexte que l’assuré a contracté le VIH après la signature de son contrat.
Dans la même veine, la compagnie AllLife, dirigée par Ross Beerman, propose depuis un an et demi des produits d’assurance-vie, avec ou sans durée limite, à destination spécifique des malades du sida sous anti-rétroviraux. « Nous comptons environ un millier d’assurés, mais recevons, en ce moment, près de 350 demandes chaque semaine », indique M. Beerman. L’acceptation d’un dossier se fait en fonction du statut sérologique.
A partir de 20 dollars par mois, le capital couvert peut atteindre 10 à 20 000 dollars. La couverture maximale pouvant aller jusque 420 000 dollars. Entre AllLife et les compagnies sud-africaines déjà positionnées sur le segment, à l’instar de Sanlam, Old Mutual ou Metropolitan, la différence majeure est le prix, ainsi que la durée de couverture. En dehors, d’AllLife, Altrisk, branche du groupe Hollard, est la seule autre compagnie d’assurance en Afrique du Sud offrant des produits vie à des tarifs abordables pour les séropositifs. Dans le pays, le sida touche près de 5,5 millions de personnes sur une population totale de 47 millions d’habitants
Le secret d’AllLife c’est le suivi rigoureux de l’évolution de la maladie de ses assurés, qui lui confère la maîtrise d’un risque jugé trop élevé par ses pairs. « Nous téléphonons, envoyons des SMS ou des emails à nos clients pour s’assurer qu’ils font bien leur prise de sang ou prennent leurs médicaments correctement ». « En quelque sorte, nous apprenons à nos clients à gérer leur maladie», explique Ross Beerman. Ainsi, grâce aux traitements, le taux de mortalité d’un individu atteint du sida serait quasiment comparable à celui d’un diabétique. Le marché, M. Beerman, l’évalue à près de deux millions de malades, gagnant plus de 400 dollars par mois. Si le dirigeant d’AllLife concède que sa compagnie ne peut pas répondre aux demandes parvenues du Japon, d’Amérique ou d’Europe, en revanche la Namibie voisine est un marché potentiel. AllLife a déjà déposé une demande auprès des autorités financières locales, afin de distribuer ses produits.