L’objectif de 10 millions de touristes au Maroc s’éloigne

Econostrum

Malgré l’optimisme de mise des autorités marocaines, le tourisme pâtit de la conjoncture internationale. En témoignent les derniers chiffres de l’Observatoire du tourisme. Si le Maroc peut se révéler une destination de substitution, d’aucuns déplorent le manque de vision à long terme des pouvoirs publics.

Le Maroc parviendra t-il à l’objectif fixé de 10 millions de touristes à l’horizon 2010-2011 ? Tandis que l’Organisation mondiale du tourisme prévoit pour cette année un ralentissement de la croissance du tourisme international, entre 0 et -2%, les autorités marocaines affichent un optimisme à tout crin. « Culturellement, les pouvoirs publics marocains sont réfractaires au mot crise », confie un professionnel du secteur.

Si le cap des 8 millions de touristes a bien été franchi en 2008, reste que pour remplir son contrat, le royaume devrait connaître un taux de croissance annuel moyen de 7,7% sur trois ans (voire 11,8% sur deux ans), dans un environnement des plus moroses.

Or, déjà, le ralentissement est perceptible. Selon l’Observatoire du tourisme, les arrivées de touristes aux frontières sont en baisse de 2% en décembre, avec un recul très marqué pour les ressortissants britanniques, français et hollandais. Sur l’année, l’évolution reste positive à 6%. Parallèlement, le nombre estimé des nuitées réalisées dans les établissements d’hébergement touristique classés recule de -8% en décembre 2008 par rapport au même mois de l’année précédente. Marrakech chute de -10%, Agadir de -4%, Casablanca de -13%. Globalement, l’année 2008 s’achève en baisse de -3%. Les tours opérateurs se montrant particulièrement affectés.

Alors que la demande ralentit, l’offre continue, elle, à s’étoffer. Les premiers hôtels et résidences de la station balnéaire de Saïdia sur la côte méditerranéenne, station pilote du Plan Azur, devraient ouvrir en juin prochain, avec près de 4 000 lits.

Pour parer à la crise, le ministère marocain du Tourisme a lancé en décembre dernier un plan d’urgence baptisé « Cap 2009 », qui vise à développer le tourisme interne et conquérir de nouveaux marchés comme la Russie, les Etats-Unis ou les pays du Golfe. Une enveloppe de 100 MDH (9 M€) lui a été attribuée.

Marc Thépot, directeur du groupe Accor au Maroc, reste confiant : « En cette période de crise, le Maroc demeure une destination de substitution alternative assez forte à d’autres destinations plus lointaines (…) Les courts séjours se développent. Les Marocains voyagent de plus en plus ». Dans le royaume, les 15 hôtels Ibis du groupe Accor accueillent 80% de clientèle domestique.

Mais selon un responsable hôtelier, la véritable question concerne la Vision 2020, qui se veut plus qualitative et tarde à se matérialiser. « Les événements internationaux peuvent justifier des retards de 12 à 24 mois (…) Cap 2009 est une réponse conjoncturelle. Mais quid des prochaines années ? Quelle est la politique marketing ? La profession avait demandé de faire venir des formateurs étrangers pour améliorer la qualité des formations délivrées. Il n’en a rien été», déplore ce responsable.

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