Le Maroc surfe sur le vent de la contestation
Econostrum
Diplômés chômeurs (photo C. Marot)
A la faveur des événements en Tunisie et en Egypte, une certaine jeunesse marocaine prend la parole.
Depuis le lancement de l’appel à manifester le 20 février 2011 à travers le royaume, les internautes marocains se déchainent. Pour Rachid Antid, alias Rachid Spirit-Zata, l’un des fondateurs du mouvement « Liberté et Démocratie maintenant » sur Facebook, qui regroupe quelques 8 200 membres, c’est le moment d’aller porter sur le terrain leurs revendications politiques : liberté de critiquer et de manifester, révision de la Constitution pour entériner la séparation des pouvoirs, dissolution du gouvernement. « On veut la démocratie réelle, pas un théâtre, où les partis politiques ne représentent personne », explique t-il. « Beaucoup de Marocains vivent dans une grande pauvreté et ce sont les mêmes familles qui détiennent les richesses et le pouvoir politique », dénonce t-il. En face, la riposte est sévère. Sur la propre page Facebook du ministre marocain de la Jeunesse et des Sports, Moncef Belkhayat, ces lignes : « Il faut rentrer dans le maximum de groupes Facebook pour faire face à ces appels à manifestation. Leur objectif est de nous déstabiliser pour que les Nations-unis votent une résolution contre notre pays ». Egalement : « Mobilisons-nous pour que nos ennemis ne créent pas la zizanie dans notre cher pays! ».