Les diplômés chômeurs haussent le ton

L’Express

 chomeurs

Les manifestations de diplômés chômeurs se multiplient au Maroc. Issus pour la plupart des classes populaires, ils ne parviennent pas à s’insérer sur le marché du travail. 

Depuis l’arrivée au pouvoir du Parti justice et développement (PJD), les manifestations des diplômés chômeurs se multiplient. On estime à 300 000 le nombre de ces diplômés de l’enseignement supérieur sans emploi, soit 27% du total. Issus pour la plupart des classes populaires, ils ont entre 25 et 40 ans, ont été formés à l’université, mais ne parviennent pas à s’insérer sur le marché du travail. Et ils exigent leur intégration dans la fonction publique.

Pour Touhami Abdelkhalek, économiste à l’Institut national de statistique et d’économie appliquée (Insea), la situation a malheureusement peu de chance de s’améliorer. « Les cohortes de nouveaux bacheliers vont continuer à grossir pendant les quinze à vingt prochaines années », explique-t-il. Sur cette réalité démographique se greffe un problème de formation. « Le niveau des diplômes délivrés par l’université publique ne correspond pas à ce qu’on peut attendre d’un étudiant qui vient d’achever un master ou une formation d’ingénieur… Du coup, le secteur privé, qui a pourtant des besoins, ne s’y retrouve pas ! »

Embauches au « piston »

Les jeunes, eux, critiquent les conditions dans lesquelles ont lieu les embauches – au « piston », le plus souvent. Khadija el-Mozdadi, 27 ans et membre de l’Association nationale des diplômés chômeurs, enchaîne petits boulots et cours du soir, pour gagner péniblement de 150 à 200 euros par mois. Pour elle, la fonction publique est la seule solution. « Mais, affirme-t-elle, pour travailler dans l’administration, il faut payer les responsables qui font passer les concours. Un poste peut s’acheter jusqu’à 50 000 dirhams ! Je viens d’une famille pauvre, qui n’a pas assez d’argent pour payer. » Une situation que confirme l’économiste de l’Insea. « Dans le privé, accuse Touhami Abdelkhalek, à peine 40 % des embauches se font de manière transparente, au mérite. Et dans le public, c’est pire. »

 

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