COP 21 : Les grands de ce monde au chevet de la planète

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Le président Hollande plaide pour un accord contraignant (photo UNFCCC)

Le président français plaide pour un accord universel, contraignant et diversifié. Pour réduire les émissions de CO2 et adapter les sociétés aux dérèglements climatiques, la question des financements reste cruciale.

La 21e conférence de l’ONU sur les changements climatiques (COP 21) s’ouvre lundi 30 novembre 2015 à Paris, sous une sécurité renforcée. Au chevet de la planète, se pressent 159 chefs d’État et de gouvernement, environ 10 000 délégués et autant d’observateurs.

Objectif : parvenir d’ici le 11 décembre 2015 à un accord pour contenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5 ou 2 degrés par rapport aux niveaux préindustriels et adapter les sociétés aux dérèglements existants.

« Le succès n’est pas encore acquis, mais il est à notre portée », indiquait Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères et président de la Cop 21, à l’ouverture de la manifestation internationale.

François Hollande en a appelé, lui, à la justice climatique pour les pays pauvres. « Ce qui est en jeu, c’est la paix (…) Les pays développés doivent assumer leur responsabilité historique, les pays émergents accélérer leur transition énergétique, les pays en développement être accompagnés dans leur adaptation aux impacts climatiques », a déclaré le chef de l’Etat français. « L’accord doit être universel, différencié et contraignant », a t-il ajouté. Un principe de différenciation qui tient compte des niveaux de développement et des situations. François Hollande a également plaidé pour qu’un mécanisme de révision tous les cinq ans soit adopté.

Aujourd’hui, l’Australie, les États-Unis, l’Arabie Saoudite, le Canada, la Corée du Sud et la Russie sont les plus grands pollueurs avec des émissions de gaz à effet de serre (GES) supérieures à 12,5 tonnes par habitant.

Pour parvenir à limiter le réchauffement, il serait nécessaire de réduire les émissions mondiales de 40 à 70% d’ici 2050, estime le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Ce qui est encore loin de la trajectoire empruntée par les pays.

En vue du futur accord, 184 pays ont annoncé leur contribution dans la lutte contre les changements climatiques. L’Union européenne a annoncé la réduction de 40% de ses émissions de GES en 2030 par rapport à 1990. Les États-Unis et l’Australie se sont engagés à diminuer de 26 à 28% leurs émissions de GES d’ici 2025 et 2030, comparé à 2005. Le Canada a annoncé une baisse de 30% d’ici 2030. La stratégie chinoise est différente. La Chine prévoit un pic d’émissions de CO2 en 2030 et une réduction de -60% à -65% en intensité carbone (CO2 par unité de PIB) d’ici 2030, par rapport à 2005.

Au Sud, le Maroc et la Tunisie les plus ambitieux

Sur la rive Sud de la Méditerranée, les contributions nationales les plus ambitieuses sont celles de la Tunisie (-41% des émissions de GES en 2030 par rapport à 2010), suivie du Liban (de -15 à -30%), d’Israël (-26%), de la Turquie (-21%) et de l’Algérie (-7 à -22%). Les objectifs en 2030 de ces quatre pays sont fixés par rapport à des scénarios de référence. Le Maroc s’inscrit, lui, sur une trajectoire constante de réduction (-13%). Le royaume chérifien, qui sera le pays hôte de la COP 22 en 2016, se veut exemplaire en encourageant les grands projets solaires et éoliens. Dans sa politique énergétique, le Maroc vise 42% d’énergies renouvelables à l’horizon 2020.

Si les pays développés se montrent relativement volontaires pour parvenir à un accord, les réticences pourraient venir des pays émergents (l’Inde notamment), qui n’entendent pas sacrifier leur développement industriel, mais aussi des pays producteurs de pétrole. Les pays les plus pauvres sont, eux, particulièrement vigilants sur le volet financier et poussent pour que les mesures d’adaptation (de l’habitat, des transports, etc.) soient considérées au même niveau que les mesures d’atténuation.

Les pays développés se sont engagés à Copenhague en 2009 et à Cancun en 2010 à mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 pour aider les pays en développement à faire face au dérèglement climatique. Cette promesse est liée à la responsabilité historique des pays développés dans le phénomène du réchauffement climatique. Une partie de cette somme, pouvant provenir de sources bilatérales, multilatérales, publiques et privées, a vocation à transiter par le Fonds vert.

Les pays riches honoreront-ils leurs promesses ? Cette question est un enjeu important pour créer la confiance nécessaire à la conclusion d’un accord entre pays développés et en développement.

Les négociations techniques vont se poursuivre jusqu’à samedi 5 décembre 2015, avant de laisser la place aux discussions ministérielles et à des séquences plus politiques.

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