COP 21: un accord mondial pour le climat

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Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques - COP21 (Paris, Le Bourget)

Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques – COP21 (Paris, Le Bourget)

L’Accord de Paris sur le climat a été adopté par les 195 Etats parties. Ce traité a pour objectif de contenir le réchauffement climatique à moins de 2°C.

FRANCE-MONDE. La 21ème Conférence des Nations unies sur le climat (COP 21) s’est conclue, le 12 décembre à Paris, par un accord sans précédent. C’est un accord « juste, durable, dynamique et juridiquement contraignant », a relevé avec émotion Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères et président de la COP 21. Le texte reconnaît sur chaque sujet la responsabilité différenciée des pays. « L’Accord de Paris est un triomphe monumental pour les gens et notre planète, a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. « Les gouvernements ont convenu de règles contraignantes, robustes et transparentes afin de garantir que tous les pays fassent ce qu’ils ont convenu sur tout un éventail de questions », a t-il ajouté.

Six ans après l’échec de la COP de Copenhague, les 195 nations se sont entendues pour entériner l’objectif de contenir le réchauffement climatique bien en deçà des 2° C d’ici 2100, avec la recommandation de poursuivre les efforts pour limiter la hausse à 1,5° par rapport à l’ère préindustrielle ; une demande des pays les plus vulnérables. Les pays se sont engagés à réviser leurs contributions nationales à la réduction des émissions tous les cinq ans, à partir de 2023. Le texte réserve par ailleurs une place accrue à l’adaptation des effets du changement climatique. Le principe de l’aide climat aux pays en développement a été adopté avec un objectif plancher de 100 milliards de dollars annuels visés pour 2020, appelé à être revu à la hausse au plus tard d’ici 2025. L’accord entérine également le mécanisme des pertes et dommages, sorte d’assurance climat pour les pays les plus vulnérables au changement climatique.

« Nous avons, pour la première fois dans l’histoire moderne, réussi à porter un accord holistique et transformationnel qui remet l’homme au centre. Il n’y a pas de gagnant ni de perdant dans cet accord. Nous avons contribué à renforcer le multilatéralisme. La COP 21, qui demeurera historique, prend fin aujourd’hui. Mais ce n’est pas la fin de notre histoire commune : c’est une nouvelle étape, pour rendre opérationnel l’accord de Paris », a déclaré Hakima El Haité, ministre marocaine chargée de l’Environnement.

« La roue de l’action climatique tourne lentement, mais à Paris, elle a tourné. Il y a beaucoup de choses dans cet accord qui me frustre et me déçoit, mais le texte relègue clairement les énergies fossiles du mauvais côté de l’Histoire », a relevé Kumi Naidoo, directeur de Greenpeace International.

Bémols

Pour autant, l’engagement à établir un nouvel objectif, à partir de 2025 seulement, est jugé trop tardif pour nombre d’ONG et scientifiques. « Pourquoi attendre jusque-là alors que les besoins sont bien réels et déjà clairement identifiés dans les contributions nationales des pays les plus vulnérables ! D’ici dix ans, combien de terres auront disparu sous la montée des eaux, combien de morts et de déplacés par les cyclones ou les effets de la désertification? », interroge Philippe Jahshan, président de Coordination SUD, qui regroupe les ONG françaises de solidarité internationale.

Limiter le réchauffement climatique à 2° C implique de réduire les émissions de 40 à 70% d’ici 2050, en commençant dès maintenant. Le plafond de 1,5° restant un objectif difficile à atteindre. La tarification du carbone demandée par nombre d’économistes et le secteur privé a été enterrée. Par ailleurs, les droits humains sont les grands oubliés de l’accord. Les organisations syndicales mondiales avaient demandé à ce que l’accord, dans sa partie opérationnelle, comporte un engagement en faveur d’une « transition juste », afin de relever le défi de la transformation du travail, pour parer notamment aux destructions d’emploi et assurer la reconversion de territoires et de bassins d’emplois gourmands en énergie fossile.

Pour entrer en vigueur en 2020, l’Accord de Paris devra avoir été ratifié, accepté ou approuvé par au moins 55 pays, représentant au moins 55% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Le texte sera déposé aux Nations unies à New York et ouvert le 22 avril 2016, pour une durée d’un an, afin d’être signé. La 22ème Conférence des Nations unies sur le climat, COP 22, se tiendra à Marrakech du 7 au 18 novembre 2016.

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