Migrations: une hausse qui justifie un sommet

Le Point Afrique

5385145lpaw-5385528-jpg_3789301

Lancement du 40e rapport de l’OCDE sur les migrations internationales alors que s’ouvre aux Nations unies, le premier sommet mondial sur les réfugiés et les migrants.

« Aucun grand pays ne peut répondre à la crise des réfugiés seul. Il faut une véritable coopération internationale », a lancé Stefano Scarpetta, directeur de la direction de l’emploi, du travail et des affaires sociales à l’OCDE, lors du lancement du 40e rapport de l’OCDE sur les migrations internationales. À New York, dans le cadre du premier sommet mondial sur les réfugiés et les migrants convoqué par le président Obama pour faire face à la plus grave crise de réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale, les États membres doivent discuter d’un pacte pour s’engager davantage en faveur de la protection et des droits des réfugiés.

Des déplacés de plus en plus nombreux

On estime le nombre de déplacés à 65 millions de personnes à travers le monde, dont 21 millions de réfugiés, fuyant persécutions, pauvreté ou conflits. Plus de la moitié de ces réfugiés vivent dans huit pays à faibles ou moyens revenus (Liban, Jordanie, Turquie, Iran, Kenya, Éthiopie, Pakistan, Ouganda). Cinq des pays les plus riches de la planète (États-Unis, Chine, Royaume-Uni, Allemagne et France) en accueillent 1,8 million, soit 7 % seulement du total, selon l’ONG britannique Oxfam.

Une question éminemment politique

Ces derniers mois, la question des déplacés et des réfugiés a pris le devant de la scène, exacerbée par les images tragiques de destins brisés en Méditerranée et par la hausse des demandeurs d’asile venus de Syrie, d’Afghanistan et d’Irak souhaitant s’installer en Allemagne, en Hongrie et en Suède, principalement. Mais d’autres pays européens ont vu progresser les demandes d’asile avec des origines différentes. Au Royaume-Uni, où le nombre de demandes a augmenté de 23 %, l’Érythrée est le premier pays d’origine. En France (+26 %), il s’agit du Soudan. L’Italie (+31 %), elle, reçoit principalement des demandes émanant de pays d’Afrique subsaharienne comme le Nigeria et la Gambie.

Les réfugiés, un faible impact dans la hausse des migrants

Pour autant, « même si la hausse des demandeurs d’asile dans les pays de l’OCDE est sans précédent et peut donner l’impression que les migrations sont hors contrôle, les réfugiés représentent encore une faible part de l’augmentation de migrants permanents, soit 4,8 millions, enregistrée en 2015 », a indiqué Ángel Gurría, secrétaire général de l’OCDE. Après la baisse constatée pendant la crise économique et financière de 2008, les flux migratoires permanents vers les pays de l’OCDE ont repris (+ 10 % en 2015). Les migrations de travail sont, elles aussi, en forte augmentation.

Et l’Afrique, où en est-elle ?

Dans ce contexte, les flux migratoires africains restent d’abord et avant tout intra-continentaux et concernent 15 millions de personnes chaque année. « Hors demande d’asile, environ 300 000 personnes originaires d’Afrique subsaharienne viennent chaque année, dans un cadre légal, dans les pays de l’OCDE. En comparaison, il y a 110 000 Français qui vont chaque année dans les autres pays de l’OCDE. Donc l’idée que l’Afrique est, là, en Europe est complètement erronée ! » a souligné Jean-Christophe Dumont, chef de la division des migrations internationales à l’OCDE.

La France, principale destination des Africains

La France reste la première terre d’accueil des ressortissants africains. Les Algériens, Marocains et Tunisiens représentent 34 % des 168 000 entrées en 2014. Viennent ensuite par nationalité le Sénégal (2,7 %), la République démocratique du Congo (2,5 %), la Côte d’Ivoire, le Mali, le Cameroun. En Italie, les ressortissants du Maroc, d’Égypte, du Sénégal et du Nigeria sont les plus représentés.

Aujourd’hui, près de 5 millions de Subsahariens résident dans les pays de l’OCDE. « L’Afrique, c’est aujourd’hui un milliard d’habitants. Le continent comptera 2 milliards d’habitants en 2050, avec 450 millions de jeunes entre 15 et 24 ans. En fonction de la situation économique des poids lourds que sont l’Afrique du Sud et le Nigeria, soit nous verrons augmenter les migrations intra-africaines jusqu’à 25-50 millions (…), soit le prochain rapport sera sur l’Afrique », a averti Jean-Christophe Dumont.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s